Je ne ressentais rien d'autre que de la haine à cet instant précis, mon regard était vaguement tourné vers la fenêtre, vers un avenir propice à la paix. Je n'avais qu'une seule envie, à ce moment, prendre la fuite, quitter cette vie, quitter ce monde.
Je voulais à tout prix découvrir un tout autre monde, loin de ses regards écœurants, froids, dramatiser, moqueurs. Je ne me suis jamais sentie à ma place, même au bout du monde je ne serais pas chez moi, plus chez moi.
Je n'avais, auparavant jamais ressenti autant de peine, de souffrance, seulement un vide, immense, qui ne cessait d'empoisonner mon âme. En vain, je n'étais plus qu'un déchet lapidé par des propos indécents, choquant, révélateur.
C'était comme un viol moral, de se rendre compte de la réalité. Le fait, que je ne sois plus si innocente, plus si fragile, m'était probablement insupportable.
Mais le plus dur, c'était de vivre avec ce fardeau, ce manque, cette épine enfoncée profondément dans ma chair, révélant une hémorragie impossible à extraire, à arrêter.
©Feyaliah - Décembre 2015