mercredi 28 mars 2018

« Peut-être la peur et la nausée n'étaient-elles plus une mer où me noyer,
mais une simple flaque d'eau qui reflétait encore le passé, près du présent. Étais-je libre ? »
- Daniel Keyes, Des fleurs pour algernon


Je suis parfaitement incapable de vivre une vie ordinaire.
Quand j'écris ses mots, c'est un peu comme une pensée qui me traverse lentement l'esprit.
Ma façon de voir le monde est, décadente, parce que l'image de moi-même l'est aussi, je suis incapable de relativiser, incapable, dans le sens où, quand tout va bien, tout va bien... Mais quand tout va mal, tout va mal, même si, ce n'est pas dramatique.

A partir du moment, ou, je ne réussis pas, je suis perdue, je suis anéantie, je deviens une incapable.
Je vois ça souvent, à travers ma scolarité, me blinder de tout m'a fait réussir, mais dès que j'ai vu l'échec arriver, j'ai abandonné... Pas l'échec d'un contrôle, l'échec d'un passage à une classe supérieure. 2 redoublements à mon actif, j'en ai intérieurement honte, et extérieurement ça me dépasse parce qu'il y a des choses tellement plus belle.

Je suis incapable de décrire ma façon d'être, la seule chose que je suis capable de dire, c'est que j'ai une instabilité, qui ne me permet pas de vivre confortablement, parce que, je relativise ma vie, les choses qui m'arrivent, les échecs, souvent trop tard, souvent je me dis qu'au final, ce n'était qu'une passade de ma vie, et qu'il y aura tant d'autres fois où je réussirais mes objectifs.
Mais quand ? C'est cette question indécise, invisible, intemporelle qui m'anéantis... Parce que je n'ai jamais l'impression de réussir ce que j'ai réellement envie d'accomplir.

Je me jette souvent d'un précipice, alors qu'il n'y a qu'une flaque d'eau sous mes yeux, et ce n'est qu'après que je me suis retournée, que je suis capable de penser comme ça.

C'est souvent pour cette raison, que j'ai eu besoin d'une personne, un ami, un membre de ma famille, une personne de passage, même rien qu'une seconde pour me tenir la main, et me dire : « Vas-y saute, ce n'est qu'une flaque, il y'en aura des millions d'autres comme celle-ci, alors saute, et retourne toi, tu verras... Mais un jour, tu ne te retourneras plus sur ses flaques, parce qu'il n'y aura que des arcs-en-ciels devant tes yeux. »

C'est pour ça, que je suis incapable de vivre sans les autres, que je ne suis pas capable d'être seule, comment vivrais-je, si je n'avais pas une main, pour m'attraper, et m'élancer à nouveau après un échec ? Qui serais-je aujourd'hui, sans toutes ses mains... Toutes ses petites bourrasques de vent, qui m'ont fait sauter au dessus des flaques...

©Feyaliah - 27.03.2018 - 04h10

dimanche 4 mars 2018

★ All my life, all my nights. 

Enlacer ton corps sans le désespoir d'un sans lendemain. Jouer de tes rires, de ton corps, du moindre son de ta voix. Envenimer, déformer, rendre fou tous les souvenirs de toi. M'évanouir dans la tendre chaleur de tes bras. Sympathiser avec la vie, et agripper la jouissance ton cœur, de ton amour comme s'il était le seul rayon de ma vie.

Vivre dans l'insistance de vouloir encore te tenir au creux de mes doigts, de mon corps, de mon cœur, comme si tout pouvait un jour prendre fin.

Ne plus garder la rancune du passé, vivre dans le présent des jours tendre, sans cynisme, et regarder le futur avec la seule crainte de te perdre, et de t'apprendre peu à peu et t'aimer de plus en plus, et vive l'idylle.

Remémorer lentement les étreintes, les tendresses, et la chaleur de ton corps. Les embrassades, les violences de nos corps et de nos émotions, les rires et les plaisirs, te toucher inconsciemment dans mon subconscient, revoir ton sourire, et vivre sans les contraintes, sans les tourments, sans l'agonie et les cauchemars.

Simplement siroter la vérité, l'impesanteur de t'avoir dans le creux de mon épaule, et fantasmer sur nos expériences, nos jours heureux, nos moments privilégiés, fantasques, mémorables, inlassable.
Sans jamais n'y voire de fin.
©Feyaliah - 04.03.2018 - 02h10