Je suis parfaitement incapable de vivre
une vie ordinaire.
Quand j'écris ses mots, c'est un peu
comme une pensée qui me traverse lentement l'esprit.
Ma façon de voir le monde est,
décadente, parce que l'image de moi-même l'est aussi, je suis
incapable de relativiser, incapable, dans le sens où, quand tout va
bien, tout va bien... Mais quand tout va mal, tout va mal, même si,
ce n'est pas dramatique.
A partir du moment, ou, je ne réussis
pas, je suis perdue, je suis anéantie, je deviens une incapable.
Je vois ça souvent, à travers ma
scolarité, me blinder de tout m'a fait réussir, mais dès que j'ai
vu l'échec arriver, j'ai abandonné... Pas l'échec d'un contrôle,
l'échec d'un passage à une classe supérieure. 2 redoublements à
mon actif, j'en ai intérieurement honte, et extérieurement ça me
dépasse parce qu'il y a des choses tellement plus belle.
Je suis incapable de décrire ma façon
d'être, la seule chose que je suis capable de dire, c'est que j'ai
une instabilité, qui ne me permet pas de vivre confortablement,
parce que, je relativise ma vie, les choses qui m'arrivent, les
échecs, souvent trop tard, souvent je me dis qu'au final, ce n'était
qu'une passade de ma vie, et qu'il y aura tant d'autres fois où je
réussirais mes objectifs.
Mais quand ? C'est cette question
indécise, invisible, intemporelle qui m'anéantis... Parce que je
n'ai jamais l'impression de réussir ce que j'ai réellement envie
d'accomplir.
Je me jette souvent d'un précipice,
alors qu'il n'y a qu'une flaque d'eau sous mes yeux, et ce n'est
qu'après que je me suis retournée, que je suis capable de penser
comme ça.
C'est souvent pour cette raison, que
j'ai eu besoin d'une personne, un ami, un membre de ma famille, une
personne de passage, même rien qu'une seconde pour me tenir la main,
et me dire : « Vas-y saute, ce n'est qu'une flaque, il y'en
aura des millions d'autres comme celle-ci, alors saute, et retourne
toi, tu verras... Mais un jour, tu ne te retourneras plus sur ses
flaques, parce qu'il n'y aura que des arcs-en-ciels devant tes yeux.
»
C'est pour ça, que je suis incapable
de vivre sans les autres, que je ne suis pas capable d'être seule,
comment vivrais-je, si je n'avais pas une main, pour m'attraper, et
m'élancer à nouveau après un échec ? Qui serais-je
aujourd'hui, sans toutes ses mains... Toutes ses petites bourrasques
de vent, qui m'ont fait sauter au dessus des flaques...
©Feyaliah - 27.03.2018 - 04h10
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